Plate 17
"A truly prudent man"
Moriae Encomium
Illustrated by Hans Holbein the Younger
Single Greeting Card (with matching Envelope)
Code: H ME17 SGC |
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Reproduction on 8x12" sheet
Code: H ME17 8x12 |
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Reproduction on 12x18" sheet
Code: H ME17 12x18 |
Holbein's illustration shown in Plate 17 from Moriae Encomium is associated with the following text drawn from
John Wilson's 1668 translation:
And here if any wise man, as it were dropped from heaven, should start up and cry, this great
thing whom the world looks upon for a god and I know not what is not so much as a man,
for that like a beast he is led by his passions, but the worst of slaves, inasmuch as he gives
himself up willingly to so many and such detestable masters. Again if he should bid a man that
were bewailing the death of his father to laugh, for that he now began to live by having got
an estate, without which life is but a kind of death; or call another that were boasting of his
family ill begotten or base, because he is so far removed from virtue that is the only fountain
of nobility; and so of the rest: what else would he get by it but be thought himself mad and
frantic? For as nothing is more foolish than preposterous wisdom, so nothing is more
unadvised than a forward unseasonable prudence. And such is his that does not comply with
the present time "and order himself as the market goes," but forgetting that law of feasts,
"either drink or begone," undertakes to disprove a common received opinion. Whereas on
the contrary 'tis the part of a truly prudent man not to be wise beyond his condition, but
either to take no notice of what the world does, or run with it for company. But this is
foolish, you'll say; nor shall I deny it, provided always you be so civil on the other side as to
confess that this is to act a part in that world.
The associated French text from L'Eloge de la Folie (1728) follows:
Poursuivons: si quelque Sage tombé du Ciel approissoit ici, & qu'il se mît à crier: Non, celui
que vous vénerez comme votre Dieu & Seigneur, n'est pas même un homme. C'est une bête, qui
ne suit que les mouvemens de sa machine; c'est un Esclave de dernier ordre, puisqu'il sert à
d'aussi vilains maitres que sont ses passions: Si ce Sage, s'adressant à un autre qui pleure la mort
de son pere, l'exhortoit à se réjouïr , en lui disant, que cette vie-ci n'est proprement qu'une
mort continuée, & que par conséquent son pere n'a fait que cesser de mourir: Si, se fâchant
contre ce fat qui met toute sa gloire dans sa Généalogie, il le traite de roturier, de bâtard, à
cause qu'il s'est tout à fait éloigné de la vertu, seule & unique source de la noblesse: Enfin, se
notre Philosophe parcourt sur ce ton-là tous les autres usages de la vie, quel sera le fruit de
son déchainement? C'est qu'il passera chez tout le mond pour un fou, pour un furieux.
Croyez moi: comme il n'y a rien de plus impertinent, que de voulloir être sage à contre-tems;
il n'y a rien aussi de plus ridicule, qu'une prudence mal entendue & hors de saison. En vérité,
c'est agir d'un grand travers, que de vouloir se distinguer du Genre Humain, de ne pas
s'accommoder au tems. On ne devroit jamais oublier cette Loi, que les Grecs établissoient
dans leurs festins, Buvez, ou allex-vous-en: autrement, c'est demander que la Comedie ne soit
plus Comedie. Par la raison des contraires, puisque la Nature vous a fait homme, il est de la
vraye prudence, de ne vous pas élever au-dessus de la conditino humaine. De deux choses
l'une: ou dissimulez colontiers avec tous vos semblables, ou soyez assez honnête pour vouloir
bien courir le risque de vous tromper avec eux. N'est-ce pas là une autre sorte de folie?
diront les Sages. J'en conviens: mais qu'ils m'accordent done à leur tour, que c'est là faire son
personnage dans la Comedie du Monde.